‘SAUVAGE’, journée d’études au CNAM

La journée d’étude au CNAM qui réunit les étudiants et les terminales sera SAUVAGE ?

SAUVAGE ?
De nombreux auteurs et philosophes se sont enthousiasmé de cette nature sauvage. L’écrivain américain Henry David Thoreau fait ainsi le récit des deux années durant lesquelles il vécut isolé de la société (Walden ou la vie dans les bois, 1854). Cette pratique pionnière d’une philosophie par l’expérience du terrain fait écho aujourd’hui au travail de Jean-Baptiste Morizot qui associe une pratique de pistage à sa pensée philosophique.
Plusieurs artistes et artisans contemporains s’inscrivent dans des démarches et un rapport au terrain analogues, articulant la géologie d’un territoire au processus de création.

Plusieurs mouvements de l’histoire de l’art moderne ont également pu être caractérisés de sauvages parce qu’indociles, se structurant autour de l’idée d’un art spontané, animés par une force vitale non domestiquée. Impromptu et envahissant, le graffiti et l’art urbain ont, par exemple, été qualifiés de sauvages. 

« Sauvage » est également un mot chargé en connotations négatives, qui renvoie à des comportements pulsionnels et violents, identifiés chez d’autres êtres pour les stigmatiser. Alors que l’idée d’une nature sauvage et intacte sert de prétexte aux conquêtes et appropriations des territoires, les « sauvages » désignent, à partir du XIVe siècle, les natifs amérindiens, que l’Europe découvre et décrit, souvent avec fascination et condescendance.
En réaction, plusieurs écrivains humanistes développent le mythe du « bon sauvage ». Cet usage du mot évoluera mais ne disparaîtra jamais. 

Pourtant, le terme « sauvage » offre aujourd’hui des possibilités de reprises et de mobilisations positives. Dans le domaine de l’écologie, il est convoqué pour qualifier des terres soustraites à l’emprise humaine.
Le réensauvagement consiste alors à protéger un environnement afin qu’il retrouve son fonctionnement naturel, les terres étant retirées de tout rapport productif. Ainsi, si le mot « sauvage » a permis à l’humanité de questionner sa propre nature, il continue d’éprouver notre rapport à l’autre.

Les intervenants :
– Alexa Brunet, photographe
– Claudine Cohen, philosophe et paléontologue
– Benoît Jacques, illustrateur
– Louise Nicollon des Abbayes, artiste plasticienne
– OX, artiste plasticien
– Sébastien Turpin, enseignant spécialiste des sciences participatives

Communication visuelle réalisée par les étudiants D’IC1.

@lyceerenoirparis @lecnam